mardi 30 juin 2009

Hémérocallis



Hemerocallis 'Blueberry Candy' Une fleur gaufrée odorante crème qui s’avance dans un œil violet et une gorge vert foncé. Elle fleurit à la mi-saison et la floraison se prolonge jusqu’à l’automne. Cette tétraploïde a un feuillage dormant de couleur vert et d’une hauteur de 55 cm. La fleur de 11,25 cm a de magnifiques couleurs contrastantes. Elle ne produit pas de dormant donc on la multiplie par division des talles. Cette hémérocalle a obtenu l’Honorable Mention en 1997.


Les grandes caractéristiques chez les hémérocalles

Voici, pour vous aider, une analyse des différentes caractéristiques recherchées chez les hémérocalles. Ces caractéristiques sont utilisées par les hybrideurs au travers le monde pour former des hémérocalles spectaculaires. Le choix des parents ou du type d’hémérocalle demeure avant tout une question de goûts personnels.
Lorsque vous achetez une nouvelle variété d’hémérocalle vous obtenez une description de la plante.

Comment lire cette description.

Hemerocallis ‘Blueberry Candy’ (Patrick Stamile 1995) (‘Wineberry Candy’ X ‘Vanilla Candy’)

Non du cultivar : ‘Blueberry Candy’
Non de l’hybrider : Patrick Stamile
Parents utilisés par l’hybrider : (‘Wineberry Candy’ X ‘Vanilla Candy’)

Hybride vs cultivar

L'hybridation désigne l'activité horticole qui consiste à croiser deux plants afin d'obtenir une "création" originale. Le croisement de deux "espèces" donne un hybride tandis que le croisement de deux hybrides produit un cultivar. On peut également hybrider deux cultivars entre eux et obtenir, à l'infini, autant de cultivars que l'on souhaite. Les cultivars ne peuvent se reproduire (de façon identique) par la semence. Seule la division du plant mère permet une reproduction identique des caractéristiques du cultivar.

Diploïde ou tétraploïde

De nature les hémérocalles possèdent 11 paires de chromosomes ont les appellent les diploïdes. Les tétraploïdes n’existent pas dans la nature. Elles ont été créées par les humains. Mais les hybrideurs ont réussi à doubler leurs nombres de chromosomes. Les tétraploïdes ont donc 22 paires de chromosomes. Ce facteur tend à accentuer certaines caractéristiques désirables (tiges plus fortes, fleurs plus grosses, couleurs plus vives, etc.), mais à moins de vouloir faire des croisements, dans lesquels il faut choisir des parents similaires, il n'y a pas lieu de tenir compte de cette différence. Certaines diploïdes sont tout aussi belles que les tétraploïdes, ce n'est qu'une question de goût.

Racines et gourmands

Il n’y a probablement aucun cultivar qui est utilisé pour leurs racines. La plupart des cultivars poussent en plants plus ou moins compacts. Il est facile de diviser la couronne de feuillage et les racines. La capacité de produire des gourmands à partir du plant mère n’est pas remarquée dans nos jardins. Ceci est normalement du à l’espace restreint de nos plates-bandes et l’absence de cette caractéristique dans la plupart de cultivar moderne. Mais si vous utilisez les hémérocalles pour naturaliser la bordure d’une route ou un grand espace, ce trait de caractère devient important puisque ces espèces peuvent couvrir l’espace en utilisant moins de plants au départ. L’Hemerocallis fulva est une plante qui possède cette caractéristique.

La couleur du feuillage

La couleur du feuillage de l’hémérocalle est généralement dans les tons de vert. Certains cultivars peuvent avoir un feuillage jaune verdâtre comme L’Hemerocallis fulva. Par contre dans les cultivars de L’Hemerocallis citrina nous retrouvons un feuillage bleu-vert. Certains cultivars dans leurs jeunes âges portent des feuilles panachées. Mais cette caractéristique a tendance à disparaitre avec l’âge. C’est la raison pour laquelle on n’en retrouve pas beaucoup sur le marché.
C’est pour cette raison que lors des descriptions que vous pouvez trouver sur internet ou dans les livres, on ne mentionne très rarement la couleur du feuillage. Car les hybrideurs se sont surtout concentrer sur les fleurs et la tige florale, les embranchements et le nombre de fleurs mais pas sur la couleur du feuillage.

Les tiges florales

Cette caractéristique chez l’hémérocalle est très importante pour les hybrideurs. Les tiges florales sont là pour supporter les fleurs et les mettre en évidences. Donc la grosseur, la rigidité et la hauteur de la tige revêtent une grande importance. Personne ne veut d’une hémérocalle avec une tige trop courte ou qui se plie sous le poids des fleurs ou que les fleurs sont cachées dans le feuillage. Les hémérocalles enregistrées ont des tiges florales qui correspondent aux types d’hémérocalles que vous achetez. Elles ont comme fonction principale de mettre en valeur les fleurs.

La hauteur de la tige florale

On peut profiter d’une grande variété de hauteurs parmi les hémérocalles. Certains cultivars peuvent atteindre jusqu’à 1,50m de hauteur avec de grosses fleurs et d’autres, miniatures, portent de petites fleurs et des feuillages plus fins de seulement 30 à 45cm. On peut classer les hauteurs de tiges florales selon qu’elles ont une floraison de hauteur basse, moyenne ou haute.
• Floraison basse : de 15 à 60cm.
• Floraison moyenne : de 60 à 90cm.
• Floraison haute : plus de 90cm.

Les proliférations

Une prolifération est une nouvelle plante qui pousse sur une tige florale déjà existante. Si vous courbez la tige de façon à entourer celle-ci de terreau, elle fera des racines et vous donnera une copie conforme de la plante. Regardez attentivement vos tiges florales, cela vous permettra de multiplier de jeunes plantes rares de façon rapide. Plusieurs cultivars ont cette tendance donc soyez attentif.

Embranchements et nombre de fleurs

Normalement, lorsque l’on achète une hémérocalle on ne cherche pas seulement de magnifiques fleurs; mais on veut pouvoir en admirer beaucoup et que notre plante fleurisse le plus longtemps possible. Donc les hybrideurs ont créés des plants avec plus de tiges florales et ces tiges comprennent plusieurs embranchements. Ce qui nous donne des plants avec plusieurs bourgeons de fleurs qui s’ouvriront sur une plus longe période.

lundi 29 juin 2009

Terminologie de l'hémérocalle





Voici un mini dictionnaire de certains termes généralement utilisés dans ce manuel de culture.

Anthère : Partie terminale renflée de l’étamine qui contient le pollen.

Chevron : Motif en forme de V que l’on retrouve dans la fleur.

Couronne : C’est le lien entre les racines et le feuillage; c’est de là que part toute la croissance végétative du plant : les racines, les feuilles et les tiges florales.

Cultivar : Le cultivar est le résultat d’une sélection, d’une hybridation ou d’une mutation spontanée. Les caractéristiques uniques d’un cultivar ne sont généralement pas transmises d’une génération à l’autre par les semences. C’est pour cette raison que ces plantes sont reproduites végétativement.

Diploïde : Dans une plante diploïde, il y a 22 chromosomes. Cette hémérocalle produit généralement des fleurs plus petites, plus élégantes et en plus grandes quantités.

Espèce : Une espèce est définie comme un groupe de plantes descendant d’un ancêtre commun et qui peuvent se reproduire entre plantes de la même espèce. Les caractéristiques uniques à cette espèce sont reproduites de génération en génération par les semences.

Étamine : Organe mâle de la fleur, formé d’une partie mince, le filet et d’une partie renflée, l’anthère, qui referme le pollen.

Éventail : Partie de la plante qui comporte des racines, une partie de la couronne et des feuilles. Planté isolé, chaque éventail devient une plante mature.

Fertile : C’est une fleur qui peut donner du pollen et en recevoir.

Gorge : Le fond de la fleur.

Hybride : C’est le résultat d’un croisement entre deux espèces ou deux genres. Ils existent des hybrides naturels et d’autre qui sont le produit des hommes. Certains hybrides ont l’appellation de stable, ils peuvent se reproduire par leurs semences.

Pétale : Chacun des éléments qui composent la corolle d’une fleur, formé d’un limbe coloré et d’un onglet qui les rattache au calice.

Pistil : Ensemble des pièces femelle d’une fleur, résultants de la soudure de plusieurs carpelles, et comprenant l’ovaire, le style et le stigmate.

Proliférations : Plantules qui se développent parfois sur une tige florale; plantées en terre, elles produisent un plant qui a les même caractéristiques que le plant mère.

Stolon : Tige rampante et grêle qui n’est pas gorgé de réserves. On les retrouve au-dessus ou dans le sol et ils produisent des tiges des feuilles et des racines. La nouvelle plante se situe plus long de la plante mère et elle a les même caractéristiques.

Sépale : Pièce du calice, soudé ou libre. Le sépale protège le bourgeon avant d’éclore.

Tétraploïde : Dans une hémérocalle tétraploïde, il y a 44 chromosomes, soit le trouble du nombre de chromosomes d’une hémérocalle diploïde. Elle porte souvent de grosses fleurs et des couleurs plus intenses. Les tiges florales sont aussi plus solides.

Les hémérocalles


Les hémérocalles sont probablement les plantes vivaces les plus populaires et les plus tolérantes dans nos jardins. On les retrouve dans diverses gammes de couleurs, de formes, de grosseurs de fleurs et de hauteurs. Leurs diversités et leurs nombres favorisent la culture des hémérocalles. Car il y en a pour tous les goûts. Même si une fleur d’hémérocalle ne dure qu’un jour, un plant peut produire plus de 50 fleurs, ce qui nous donne une floraison échelonnée sur plusieurs semaines et pour les remontantes sur plusieurs mois. Vous pouvez aussi admirer dans votre jardin des hémérocalles en fleurs tôt le printemps et continuer ainsi tout l’été et même jusqu’aux premiers gels.

Signification du nom

Le nom hémérocalle tire son origine de deux mots grecs, HEMERA (jour) et KALLAS (beauté). En effet, chaque fleur ne dure qu'une journée mais la hampe florale porte de très nombreux boutons qui ouvrent les uns après les autres. Une plante établie (qui est au même endroit depuis quelques années), produira plusieurs hampes florales et la floraison peut ainsi durer plusieurs semaines.

Origine

Bien que ce soit les américains qui ont le plus amélioré les hémérocalles, aucune n'est originaire d'Amérique. Les 60,000 cultivars qui existent aujourd'hui proviennent tous de 16 espèces natives d'Europe et d'Asie. Dans l’annexe 1 vous trouverez la description des natives ainsi que leur habitat naturel et des photos de certaines. Peu de personnes cultivent encore les espèces originales de nos jours parce qu'elles sont dépassées sur tous les points par les hybrides modernes. Certaines personnes essaient de découvrir les particularités de quelques-unes afin de les intégrer dans leurs programmes d’hybridation.
En Amérique du Nord, elles sont tellement tenaces on en retrouve dans les fossés sur le bord des routes de campagne. On les croirait indigènes, mais elles se sont en réalité échappées des jardins de nos ancêtres. Dans les flores des plantes indigènes du Nord Est des États Unies et du Québec, nous retrouvons 2 espèces et une variété de recensées comme étant naturalisées.
Frère Marie Victorin, classifie Hemerocallis fulva comme une plante originaire de L’Europe central. Fréquemment naturalisé dans le Québec, le long des chemins et des rivières et parfois dans des lieux très écartés. Cette liliacée très ornementale, qui a été beaucoup cultivée dans les premiers jardins est devenue rapidement partie de la flore spontané du Québec. Même si cette plante est cultivée ici depuis plus de 400 ans. Toutes les Hemerocallis fulva cultivés ou sub-spontanés forment un seul clone et ne se multiplient que végétativement par leurs racines tubéreuse ou leurs rhizomes.
En autre l’H. fulva on peut encore trouver dans la nature québécoises des Hemerocallis lilioasphodelus qui sont classés comme Hemerocallis flava dans les flores. Elle est originaire de Chine. Cette plante qui a des feuilles étroites et produit des fleurs jaune pâle odorantes.
Elles sont très fréquente dans la nature aux États Unies, surtout dans les états du Nord Est jusqu’au Michigan et en Pennsylvanie. Cette espèce produit des semences.
L’ H. fulva var. Kwanso classifié en Europe comme H. fulva Kwanso est naturalisé dans l’est de la Virginie. Cette plante porte des fleurs rouge double avec un œil plus foncé qui est partiellement fertile. C’est une plante originaire du Japon

Variétés

Des 60,000 hybrides modernes, environ 12 000 à 15 000 sont en vente actuellement. Une nouvelle introduction qui présente des traits spéciaux peut coûter 150$ ou 200$ à son apparition sur le marché et souvent après quelques années, le prix baissera de façon remarquable. Il arrive fréquemment qu'elle se retrouve a 5$ ou 6.$ La patience est la vertu du jardin.

Période de floraison

Dans la famille des hémérocalles, il y a plusieurs périodes de floraison. Dans nos régions un peu plus nordiques, nous avons établies les périodes de floraison suivantes :
· Très hâtive : Les hémérocalles fleurissent jusqu’à la fin du mois de juin.
· Hâtives : Les hémérocalles fleurissent au début juillet.
· Tôt en mi-saison : Les hémérocalles fleurissent à la fin juillet.
· Mi-saison : Les hémérocalles fleurissent en fin juillet et début août.
· Tard en mi-saison : Les hémérocalles fleurissent en mi-août.
· Tardive : Les hémérocalles fleurissent en fin août et au début de septembre.

La période de floraison varie évidemment d'une région à l'autre et d'une année à l'autre. Si le printemps est hâtif ou que l'automne est beau et chaud, certaines variétés peuvent même refleurir. C'est le cas du cultivar "Stella d’Oro". La durée normale de floraison est de 3 à 4 semaines pour une plante établie. Les fleurs sont toujours plus belles à partir de la deuxième ou troisième année.

Les remontantes
Certaines espèces on une plus longue période de floraison. Ceci est dû au fait que le plant d’hémérocalle produit de nouvelles tiges florales et qu'il refleurit. On qualifie alors cette floraison de "remontante". Les "remontantes" vont jusqu'à doubler et même tripler la période de floraison normale.

Type de feuillage

Il existe trois types de feuillage.

Dormant : C’est à dire que les feuilles meurent à l'automne et repoussent au printemps suivant. On considère que ces derniers sont mieux adaptés aux conditions climatiques du nord.

Semi-persistant : Une partie seulement du feuillage meurt. Quant aux semi-persistants, ils jouissent d'une grande capacité d'adaptation et se comportent comme des persistants ou des dormants selon la région où ils sont implantés.

Persistant : Le feuillage persistant reste vert et vif pendant toute l'année dans les régions chaudes et est réputé être le mieux adapté aux climats du sud. Au Québec, ce feuillage finit par périr sous l'effet du gel de sorte que le plant génère de nouvelles feuilles au printemps, imitant en cela le comportement des plants à feuillage dormant.
Cependant, dans les zones 1 à 5, la plupart des hémérocalles, quel que soit leur type, vont perdre leur feuillage. On a aussi observé une tendance à une moins grande rusticité chez les feuillages persistants. Mais ce n'est qu’une tendance. On choisira alors de les planter dans un endroit protégé (où la neige s'accumule ou à l'abri du vent, à l'est, etc.). On peut aussi les recouvrir de branches de conifères, mais éviter les feuilles mortes car elles peuvent garder trop d'humidité et faire pourrir les feuilles persistantes. Les types dormants se plantent en tout temps, les persistants, du printemps jusqu'à six semaines avant le gel du sol; les semi-persistants, se situent entre les deux.

Autres espèces...








Dryopteris filix-mas








Adiantum pedatum
Athyrium nipponicum 'Pictum'
Peu de fougères non indigènes se retrouvent sur les étalages des pépinières et centres-jardins. La panachure de la fougère peinte du Japon (Athyrium nipponicum 'Pictum') a contribué à sa vaste distribution en Europe et en Amérique. De taille moyenne (30-40 cm), ses frondes aux pétioles et rachis rouge vin sont vert grisâtre, ce qui confère une couleur argentée à toute la fronde. Ses éclats d'argent sont attrayants dans les coins sombres du jardin, et bien que lente à apparaître au printemps elle est parfaitement rustique et ne requiert aucun soin particulier. Les premières gelées d'automne abîment aussitôt le feuillage.
Le cultivar 'Linearis Polydactylum' de la dryoptère fougère-mâle (Dryopteris filix-mas) est un bon représentant du type de fougères prisé durant l'ère victorienne. Plus la fronde était découpée, délicate et aérée, plus l'intérêt pour celle-ci grandissait. Les frondes de ce cultivar sont tellement découpées que l'on croirait qu'il ne reste plus que les nervures des feuilles ! Cette dentelle végétale couleur vert pomme, bien qu'aussi facile de culture que l'espèce type, ne se trouve que dans certaines pépinières spécialisées.Quoique les artifices des panachures et ciselures de nos cultivars élargissent la palette de la diversité végétale, on constate que le capillaire du Canada (Adiantum pedatum) parvient, sans intervention humaine ou manipulation génétique, à se hisser dans la catégorie des plus élégantes. De taille moyenne (30-45 cm de hauteur), ses pétioles grêles bien que solides, noir charbon, supportent une fronde en forme d'éventail.




Les fougères à frondes persistantes (2)



Il y a aussi le vert sombre des frondes moins découpées de la fougère de Noël (Polystichum acrostichoides) qui en fait une favorite des jardins. Jamais affectée par les insectes, maladies et limaces (comme la majorité d'entre elles d'ailleurs), ces frondes de 30-40 cm servent très efficacement de plante de fond pour rehausser des plantes à texture délicate ou à coloris particuliers. La pérennité et l'intérêt ornemental de cette fougère la vouent à un avenir brillant dans nos jardins où peu d'espèces exotiques peuvent arriver à la déclasser.

Les fougères à frondes persistantes (1)




La longueur et la rigueur de nos hivers nous empêchent de bénéficier de la quasi totalité des végétaux à feuilles larges persistantes tels les rhododendrons, skimmias, pyracanthas et autres. C'est une raison suffisante pour développer un préjugé favorable envers toutes ces plantes qui sont intéressantes et attrayantes dès la fonte des neiges, et qui le restent jusqu'à la première chute de neige de l'hiver. Ici encore le groupe des fougères nous fournit quelques espèces de grand intérêt.Considérons tout d'abord la dryoptéride à sores marginaux (Dryopteris marginalis) aux frondes ovées-oblongues, à texture cuirassée et dont le pétiole est garni d'écailles brunes grossières. Elle s'affaisse graduellement au sol à l'automne afin que la couverture neigeuse lui serve de protection pour l'hiver.

Les fougères à utiliser près des plans d'eau



Deux espèces indigènes d'osmondes (Osmunda) sont particulièrement appropriées pour des plantations en bordure d'étangs puisque le facteur déterminant du succès de leur culture réside, pour l'osmonde cannelle (O. cinnamomea), en un sol acide constamment humide, et très mouillé pour l'osmonde royale (O. regalis). Une osmonde royale plantée dans des conditions standard au jardin ne sera qu'un pâle reflet rabougri d'elle-même (à peine 30 cm de hauteur) en comparaison du potentiel de l'espèce en milieu naturel (1 m à 1,5 m). Les frondes bipinnatiséquées de l'osmonde royale arborent des teintes orangées et citrouille à l'automne. Sa découpure nous permet de ne la confondre avec aucune autre de nos fougères indigènes.L'osmonde cannelle se différencie par ses crosses blanches laineuses avant déploiement et, bien entendu, par ses parties fructifères de couleur cannelle qui apparaissent tôt en saison (juin).

Les fougères vigoureuses (3)



La dennstaedtie à lobules ponctués
Dennstaedtia punctilobula

Elle jouit parfois d'une réputation de mauvaise herbe malgré les avantages certains qu'elle présente et qui compensent pour son caractère agressif : facilité d'adaptation au jardin, faculté de croître aussi bien à l'ombre qu'en plein soleil, formation de tapis denses pouvant servir d'excellent couvre-sol dans les pentes. Ses rhizomes peu profonds nous permettent d'extirper facilement des portions de la plante si elle devient trop envahissante.

Si vos fougères doivent cohabiter avec des plantes plus délicates ou votre dernière acquisition si rare, ou encore si votre espace de culture est restreint, il serait judicieux de vous tourner vers des espèces à croissance modérée en prenant bien soin d'éviter toute espèce à croissance rhizomateuse... l'apanage des trois fougères décrites jusqu'ici.

Les fougères vigoureuses (2)



L'onoclée sensible

Onoclea sensibilis

Elle se distingue par ses frondes nettement moins découpées, plutôt lobées et triangulaires.Sa vigueur se traduit par sa faculté de pousser à l'ombre comme au soleil lorsque l'humidité est abondante, et sa préférence pour les terrains mouillés. Comme dans le cas de la fougère-à-l'autruche, les parties fructifères de l'onoclée sensible diffèrent de ses parties foliacées et tôt en saison, ou dès que les frondes disparaissent à l'automne, on trouve des tiges (les frondes fertiles) garnies de «grains de chapelets» renfermant les spores.

Les fougères vigoureuses (1)


Matteucia struthiopteris,
la matteucie fougère-à-l'autruche
Leur vigueur semble confirmée par leur aptitude à s'établir rapidement dans des conditions particulières et à former, dans nombres de cas, un couvre-sol dense où peu de mauvaises herbes peuvent s'installer.

Tous les cercles horticoles des régions tempérées du globe connaissent la matteuccie fougère-à-l'autruche (Matteuccia struthiopteris), pour les qualités ornementales de l'espèce et sa facilité de culture en jardin. La cultiver à domicile permettra de réduire le pillage des colonies naturelles lors des excursions printanières de cueillette des fameuses «crosses-de-violon». Vous serez sûrement plus circonspects dans votre cueillette si vous la cultivez, et vous vous limiterez à prélever une ou deux crosses par couronne mature annuellement si vous ne voulez pas affaiblir indûment vos plantes.
Réputée pour sa production de frondes largement lancéolées de plus de 2 m de hauteur dans son milieu naturel, sa croissance dans le jardin sera plus modeste et proportionnelle à la disponibilité de l'eau dans le sol : plus l'humidité sera soutenue, plus elles seront luxuriantes et on peut espérer, sous bonnes conditions culturales, des frondes d'une hauteur de 90 cm en moyenne. La disposition en vase parfait de ces frondes est un atout certain ; cependant ces fougères doivent être soigneusement placées à l'abri du vent pour que leur symétrie ne soit pas altérée. Le débourrement plutôt tardif de la plante au printemps nous permet d'intéressantes associations avec des plantes à floraison printanière vigoureuse qui sauront tolérer l'ombre dense créée par les frondes plus tard en saison. Ainsi, au printemps, dans le jardin des sous-bois, on peut observer une colonie mixte de cette fougère dont les frondes ne sont pas encore pleinement développées, simultanément à la floraison remarquable des trilles grandiflores à fleurs doubles (Trillium grandiflorum 'Flore Pleno'). Le tableau est alors saisissant! Une fois établies, les colonies demanderont un nettoyage en périphérie aux deux ans afin de limiter leur croissance à leur espace de plantation originel, ce qui permet de partager avec nos amis jardiniers cette beauté indigène et de les «convertir» à la culture des fougères.

La culture des fougères au Québec


La culture des fougères rustiques au Québec

Êtes-vous tentés de mieux de comprendre le regain de popularité des fougères ? Il existe au moins une fougère qui va combler vos besoins et qui est appropriée a votre jardin.La finesse de leur feuillage et les détails de leurs frondes sont soulignés par les plantes à feuillage luxuriant et à grande surface, tels les hostas et les rhododendrons sont des partenaires magnifiques à utiliser en association avec celles-ci.

Si l'on respecte les règles élémentaires de base, la culture des fougères s'avère aussi simple et satisfaisante que celle de tout autre type de plante.Le choix du site de culture, du type de sol et à son amendement et au paillis. sont les règles de bases à observer pour un entretien facile. Renseignez-bien sur les différents types de fougères afin de choisir celles qui convient le meiux à votre jardin. Pour les novices, il est préférable de se familiariser avec elles en portant tout d'abord votre choix surune des fougères vigoureuses. Un fois que vous l'aurez apprivoisé, vous pourrez alors vous tournez vers les fougères à utiliser près des plans d'eau, les fougères pour coins sombres et secs, les fougères à frondes persistantes, enfin, les autres espèces, comme celles particulièrement élégantes : les panachées, les découpées, etc.


La première considération à avoir pour les fougères de milieu ombragé (de sous-bois) est d'éviter de les soumettre à des périodes d'ensoleillement trop intense qui décolorent les frondes et en «roussissent» ou «brûlent» la marge. De plus, une attention particulière doit être accordée à la recherche d'un site à l'abri des vents violents qui contribuent à la dessiccation rapide de la plante et peuvent endommager les rachis (ou tiges) et les frondes, car plusieurs d'entre elles sont cassantes.

Le type de sol


Les fougères préfèrent un sol peu argileux, bien drainé, friable, composé d'un fort pourcentage de matières organiques, et qui bénéficie d'une source d'humidité constante, fraîche et non stagnante. Idéalement, il sera constitué de 50% de compost ou terreau de feuilles bien décomposées, de 25% de mousse de tourbe, et de 25% de sable. À moins d'avis contraire, la majorité des fougères de milieu forestier se plaît dans un terrain neutre ou légèrement acide. Avant la croissance de la végétation au printemps, on songera à améliorer le sol à l'aide d'un fertilisant granulaire à libération lente, riche en azote. Si l'amendement est appliqué plus tard en saison, ne pas l'épandre directement sur les frondes, car cela peut les endommager.

Le paillis:


les fougères ne font pas exception à cette règle. L'application annuelle d'un paillis de compost bien décomposé ou de terreau de feuilles maintiendra la fertilité de votre sol, améliorera graduellement sa structure et, un avantage à ne pas négliger, lui évitera le stress occasionné par les fluctuations importantes de température et d'humidité. L'effet stabilisateur du paillis permettra d'éviter les arrosages réguliers qui ne deviendront nécessaires qu'en période de sécheresse. Le paillis pourra aussi réduire la fréquence des désherbages, évitant du même coup de déplacer le sol autour des racines, ce qui n'est guère prisé de nos amies. En effet, comme l'enracinement est superficiel chez la plupart des fougères, l'environnement doit être stable à ce niveau.

On doit toujours prendre soin d'installer la plante de telle façon que la couronne effleure ou dépasse légèrement le niveau du sol, une plantation trop profonde pouvant la faire pourrir.

Un potager fleuri pour l'utile et l'agréable

Il y a peu de temps encore le jardin potager était relégué derrière la maison, rares étaient les jardiniers qui trouvaient de l’intérêt à faire visiter ou à le montrer. Cette obstination à laisser le potager à un rang de subalterne n’était pas sans conséquences sur notre alimentation.
Heureusement, les choses ont bien changé et aujourd’hui le jardin vivrier est devenu jardin de loisir et un jardin de plaisir. On ne le cache plus. Bien au contraire, le potager a pris des couleurs avec l’arrivé de nouveaux légumes. Même dans nos assiettes, les plus grands chefs du monde enjolivent de teintes nouvelles la présentation des aliments : le légume est promu au rang de grand coloriste ! Donner de la couleur au potager n’est pourtant plus suffisant aujourd’hui et, dans cet univers de plaisir qu’est devenu le jardin tout entier, le jardienier amateur avait envie d’aller plus loin.
Innovation Création Non, car fleurir le potager est une aventure vieille comme le monde… si l’on en croit les historiens des jardins. Lointains, en effets, furent les temps ou il n’existait pas de hiérachie entre les légumes et fleurs : les uns comme les autres étaient un « don de dieu » et voisinaient sans « états d’âme » dans ces jardins à carreaux qui furent à l’honneur au Moyen Âge. Le jardin vivrier jouxtait celui des « Bonnes Santés » (médicinales et aromatiques) et faisant face au jardin des autels. C’était là qu’on cultivait lis et roses afin d’en déposer aux pieds de la sainte Vierge.
Puis ce furent les jardins de la Renaissance ou, là encore la fleur et le légume faisaient bon ménage, se poussant du coude mutuellement pour embellir encore ces paysages sortis de l’imagination des horticulteurs d’alors. Au grand siècle, traversé majestueusement par le Roi Soleil et ces jardiniers d’exception que furent La Nôtre et La Quitine, c’était même le légume qui l’hiver servait d’ornement aux massifs et aux parterres royaux. C’est à cette époque qu’on retrouva la costume ancienne de garnir plates-bandes et carrés pour l’automne de choux d’ornement dont les premières gelées transformaient le feuillage gris vert bordé de crème en d’éblouissants éventails de verts, de mauves, de jaunes et de rouges. Mais là encore, si la couleur était présente par la feuille, la fleur ou le fruit, le légume demeurait le maître dans son royaume.
Fleurir son potager est, je le crois, une tradition qui a perduré dans les régions et chez les vignobles. Dans les pays du vin, on plantait un rosier au bout de chaque rang de vigne, à la fois pour la beauté, mais également pour que le rosier, premier atteint par les maladies, alerte le vigneron, celui-ci traitant alors à temps le précieux raisin. Dans le jardin de nos grands pères, on avait l’habitude de terminer un repiquage de laitues par la plantation d’un dahlia, de semer des zinnias entre les rangs de carottes, de contre-planter les choux avec des tagètes à fleurs jaunes, dont tout bon jardinier connait les vertus insecticides. Les roses trémières et les fameuses passe-roses montaient la garde entre les pommiers longeant le potager. On avait aussi l’habitude d’installer un rosier au cœur d’un cœur d’un carré de légumes (betteraves et tomates), afin qu’il procure en abondance des fleurs durant toute la saison pour les vases de la maison. Il s’agissait d’une variété de rosiers à longue tiges souvent disgracieux pour une roseraie déclassée et qui, là, retrouvait une fonction glorieuse de fournisseur de fleurs.
Un des premiers secrets d’un potager fleuri réussi est que la fleur ne fasse pas d’ombre au légume, au sens propre comme au sens figuré. Il y a en effet des voisinages malsains et d’autres qui, au contraire, sont bénéfiques, comme le mariage des soucis et des choux ou des oignons. De préférence, privilégiez, pour fleurir votre potager, des espèces annuelles de culture voisine de celles des légumes : une touffe de lis, sans prendre la place, conviendra parfaitement au bout d’un rang de poireaux d’été ou d’oignons.
Fleurir le potager, ce n’est pas pour autant favoriser une immigration sauvage de fleurs étrangères parmi les légumes, mais c’est aussi savoir jouer avec toutes les notes de la gamme. Les plantes médicinales, aromatiques ou condimentaires, qui ont toujours eu leur place au potager, vont jouer un rôle important dans le fleurissement des carrés de légumes : une bordure de ciboulette qu’on laisse monter en fleurs, puisque quelques pieds coupés et recoupés suffiront pour la provision de fines herbes. Sur deux touffes de rhubarbe, laissez-en une fleurir une, c’est d’un effet aussi rose que fort. La bourrache, la lavande, les thyms de diverses couleurs, le romarin et d’autres aromatiques compléteront votre palette de jardinier-peintre.

Introduction